
- Créer ; créer de la vie ou de l'art, peu importe, créer est un plaisir plus qu'humain, créer est le passe temps des dieux..." (Irène Némirovsky)

"Pour moi, les architectes, c’était des gens très intelligents, qui parlaient avec des mots rien qu’à eux,
comme... Projets urbains, coefficients d'occupation des sols, analyse typo- morphologique, études de résistances..
Et qui nous faisait des immeubles « En veux tu en voilà »!
C'est pas que je les aime pas, les architectes, mais, j’ai comme qui dirait... L’impression... Qu’ils ne font pas partie de mon monde... Oui, c'est ça, pas du même monde !
Alors que, précisément, ils sont censés le construire... Non ?"
"Et on l'a fait, ce bonhomme de neige ! À trois heures du matin, sous le regard des chênes, des hêtres et des trembles. Et oui, on l'a fait, mes Chouettes et mes Hiboux. Je n'avais pas de gants. Mes chaussures prenaient l'eau. Il était haut d'un mètre cinquante. On n’avait pas de carotte pour le nez, évidemment. On a mis une cartouche de 9mm. Et aussi le gilet d'intervention, la lampe torche, la bombe lacrymogène, les menottes, la matraque, et tout le bazar ! Même la ceinture avec le flingue, et la cartouchière ! Et le bonnet, avec marqué "Police." C'était la pleine lune, des cristaux de glace voltigeaient comme une myriade d'elfes scintillants et gracieux, honorant de leurs présences bienveillantes, ce coin de forêt, entre Sucy-en-Brie, Marolles-en-Brie, et Queue-en-Brie. On a fait un selfie tous les trois. Je me suis dit qu'un jour je pourrai dire à mes enfants, qu'une nuit d'hiver, dans le Val-de-Marne, j'ai fait un bonhomme de neige en forêt, avec une flic, à trois heures du matin, en buvant du Menetou rouge."
Un décor minimaliste, une scène ou tout est à inventer par le spectateur.
Une itinérance en territoire inconnu. Une suite de lignes à tracer, comme peut l’être une succession de pensées qui s’égrènent, jusqu'à former une histoire cohérente. La musique vient de cela aussi, soutenant intensément ce voyage, avec les rythmes lourds et obsédants de l’électro, les arabesques du Oud mais aussi les notes facétieuses du violon avec Fredéric Baudimant, et Gérald Dumont au texte. Mise en scène, Nathalie Grenat.
Gérald Dumont, bouleversé par les attentats du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, a voulu à sa manière, rendre hommage aux victimes, en adaptant pour la scène le livre posthume de Charb : "Lettres aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes". Ce spectacle tout public est un très beau texte, drôle, passionnant et ludique sur la laïcité. Cette lecture est toujours suivie d'un bord plateau, un temps d'échange et de partage avec le public.
notre travail.
Des univers, des sons, des ambiances, des cultures diverses se côtoient au fil des textes de Gérald Dumont mis en scène par Nathalie Grenat.
Les deux artistes travaillent en complicité depuis plusieurs années sur les thèmes du voyage, du territoire, de l'environnement.
Des thèmes qui se succèdent au rythme du monde qui nous entoure. Avec toujours au cœur de leurs préoccupations, l'humain, sans cesse contraint de se réinventer pour faire face à une société en constante évolution.
Notre époque est disséquée avec humour et poésie par l'auteur de "Looking for Gaza", "La Friche & l'Architecte" ou encore, l'adaptation de "Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes" de Charb. Il nous conte notre humanité, toute entière ancrée dans un réel qui parfois nous dépasse.
Et c'est avec ce regard dessillé et tendre à la fois sur notre monde, que l'équipe du Théâtre K. souhaite partager sa conception d'un théâtre festif, engagé, et ouvert à tous les publics.